Le point de repère d'un éclairage large est qu'il se trouve du côté où l'oreille du modèle est visible depuis l'appareil photo.

Association loi 1901. L'objectif de l'association Club-Photo-Paca est le partage d'une passion et la formation des  photographes débutants et amateurs aux techniques indispensables à connaître.

Mesurer la lumière en photographie :

Un posemètre flashmètre indépendant est-il indispensable ?

La mesure de la lumière est l'une des étapes essentielles pour obtenir une exposition correcte en photographie. Cependant, de nombreux photographes se reposent uniquement sur l'exposition automatique de leur appareil ou l'histogramme sans vraiment comprendre les limitations de ces outils. Cet article se penche sur la nécessité d'utiliser un posemètre flashmètre indépendant pour une mesure précise de la lumière, en expliquant pourquoi la lumière réfléchie et la lumière incidente nécessitent des approches différentes, et pourquoi l’histogramme et l'œil humain ne suffisent pas pour juger correctement de l'exposition.

Lumière réfléchie vs lumière incidente

Lumière réfléchie :
La mesure de la lumière réfléchie est celle utilisée par la majorité des appareils photo numériques via leur posemètre intégré. Ce type de mesure prend en compte la lumière qui est réfléchie par le sujet ou la scène est captée par l'objectif. Le problème principal avec cette méthode est que la quantité de lumière réfléchie varie selon la nature et la couleur des objets photographiés. Un objet clair, comme de la neige, réfléchira plus de lumière qu'un objet sombre, comme du charbon. 

Les posemètres intégrés aux appareils photo sont calibrés pour traiter toute scène comme étant "moyenne" en termes de luminosité, c'est-à-dire équivalente à une réflectance de 18 %, souvent appelée "gris moyen". Cela signifie que lorsque vous photographiez des scènes qui ne sont pas moyennes (ex. : neige blanche ou forêt sombre), l'appareil ajustera l'exposition de manière incorrecte. Par exemple, il sous-exposera une scène lumineuse et surexposera une scène sombre, car il "voit" toujours le monde à travers une grille de gris.

Lumière incidente :
À l'inverse, la mesure de la lumière incidente, réalisée par un posemètre flashmètre indépendant, mesure la lumière qui frappe directement le sujet, sans tenir compte des variations de couleur ou de réflectance. Cela permet d’obtenir une mesure bien plus précise, car elle est indépendante des caractéristiques de la surface du sujet. La lumière incidente vous permet donc de connaître exactement la quantité de lumière qui éclaire votre sujet, assurant une exposition fidèle à la réalité.

Un posemètre indépendant capable de mesurer la lumière incidente est donc crucial pour une exposition précise, surtout dans des situations où le contraste est fort ou lorsque les surfaces réfléchissent la lumière de manière inégale. En studio, cet outil est d'autant plus important pour gérer la lumière artificielle et les flashs.

Le posemètre intégré des appareils photo : le piège du gris moyen

Le posemètre intégré des appareils photo fonctionne exclusivement avec la lumière réfléchie. Comme mentionné plus haut, il interprète toutes les scènes comme ayant une réflectance de 18 %. Cela pose des problèmes évidents dans des situations où la scène est soit beaucoup plus lumineuse, soit beaucoup plus sombre que cette norme.

Prenons un exemple concret :
Scène claire (neige, plage) : Votre appareil photo va sous-exposer, pensant que la scène est trop lumineuse, car il cherche à la ramener au gris moyen. La neige blanche ressortira alors grise sur la photo.

Scène sombre (intérieur faiblement éclairé, sujet sombre) : L’appareil va surexposer, pensant que la scène est trop sombre, ce qui produira une photo où les noirs apparaissent comme gris.

Un posemètre indépendant, mesurant la lumière incidente, ne sera pas trompé par la réflectance des objets dans ces scènes et vous permettra de définir les paramètres d'exposition corrects.

L'histogramme : un outil, mais pas un appareil de mesure
Il est important de comprendre que l'histogramme de votre appareil photo, bien que pratique, n'est pas un appareil de mesure de la lumière. Un histogramme est simplement une représentation graphique de la distribution des tonalités dans une image, allant des ombres (à gauche) aux hautes lumières (à droite). Si votre histogramme est très déséquilibré, cela peut indiquer une sous-exposition ou une surexposition, mais il ne vous dira rien sur la quantité de lumière présente dans la scène, et encore moins sur le sujet principal de votre image.
L'histogramme ne fait que représenter ce que le capteur a capté après traitement. Il n’a aucune sensibilité à la lumière incidente, aux variations locales de la scène, ni à la dynamique réelle du sujet. En fait, vous pouvez très bien avoir une image avec un histogramme "correct" mais qui n'est pas correctement exposée selon votre intention créative ou la réalité de la lumière sur le sujet.

L'œil humain et l'adaptation du cerveau

Enfin, il est essentiel de comprendre que l'œil humain n'est pas un instrument de mesure de la lumière fiable. Contrairement aux appareils de mesure, notre œil et notre cerveau adaptent constamment notre perception en fonction des variations de lumière. Ce mécanisme d’adaptation nous permet de voir à la fois dans des conditions très lumineuses et dans des conditions très sombres, mais cela nous empêche de juger avec précision la quantité réelle de lumière présente.

Lorsqu’on passe d’un environnement sombre à un environnement lumineux, notre cerveau ajuste la perception visuelle pour compenser, ce qui fausse toute tentative de juger correctement l’exposition à l'œil nu. C’est pour cela que vous pourriez penser qu'une scène est bien éclairée alors qu'en réalité elle est sous-exposée sur l’image.

Conclusion

En résumé, la mesure précise de la lumière ne peut être obtenue que par l’utilisation d’un posemètre flashmètre indépendant qui mesure la lumière incidente. Ce dernier permet d'éviter les erreurs causées par la lumière réfléchie, mesurée par les posemètres intégrés des appareils photo. Ces derniers voient tout en gris moyen et ne peuvent pas ajuster avec précision l'exposition dans des situations de haute ou faible réflectance. L'histogramme, bien qu’utile, n'est pas un outil de mesure de la lumière, et l'œil humain, avec ses adaptations constantes, ne peut être une référence fiable pour juger de l’exposition.

Pour les photographes soucieux de contrôler leur exposition, notamment en studio ou dans des conditions de lumière complexes, l'investissement dans un posemètre flashmètre indépendant est indispensable pour obtenir des résultats constants et fidèles à la réalité lumineuse de la scène.

Marc Sanchez